
© Pierre Jayet
L’institut grenoblois MIAI dédié à l’intelligence artificielle labellisé 3IA a été officiellement lancé jeudi 6 juin dans le cadre de la Global Challenges Science Week, à Grenoble. Parmi les industriels partenaires présents, Atos, ST Micro et Naver Labs ont précisé leur engagement à Industrie & Technologies.
Il fait partie des quatre dossiers labellisés 3IA, aux côtés de Paris, Nice et Toulouse, à se partager une dotation globale de 100 millions d’euros sur quatre ans pour la création d’un centre de recherche et de formation dédié à l’intelligence artificielle. L’institut MIAI Grenoble Alpes vient d’être officiellement lancé jeudi 7 juin, lors de la Global Challenges Science Week, tenue au World Trade Center de Grenoble.
Une cinquantaine d’industriels (dont 21 grands groupes, 23 PME et 11 start-ups) sont partenaires de MIAI, aux côtés de la communauté Université Grenoble-Alpes (ComUE), du CEA, l’Insern, Inria, le CNRS, Grenoble INP et autres académiques.
5,8 millions d’euros par an apportés par les industriels
« Les projets de recherche ont été élaborés en co-construction avec les industriels, pointe Eric Gaussier, coordinateur du projet et directeur du Laboratoire d’informatique de Grenoble. Ils porteront sur les nouveaux outils de l’IA (logiciels, algorithmes, matériels) ainsi que l’IA pour les humains et l’environnement, avec, comme principaux domaines d’applications, la santé, l’environnement, l’énergie, et l’industrie 4.0. »
L’implication des industriels se traduit en termes financiers : ils ont confirmé leur engagement à hauteur de 5,8 millions d’euros par an, qui s’ajouteront aux 18,5 millions d’euros promis par l’Etat sur quatre ans. Ils sont aussi directement impliqués dans les chaires, l’un des axes forts des instituts 3IA, qui démarrent. Sur les 28 chaires prévues, 7 seront même dirigées par des industriels partenaires.
Naver Labs veut étudier l’apprentissage continu
Le fournisseur internet coréen Naver Labs, qui possède déjà un centre de R&D en IA basé à Meylan (38), conduira ainsi une chaire visant à étudier les techniques d’apprentissage de l’IA. « L’enjeu reste de pouvoir développer des systèmes capables d’apprendre tout au long de leur existence, alors qu’habituellement, ils sont créés à partir de modèles qui évoluent peu et repartent de zéro », explique Michel Gastaldo, directeur de Naver Labs Europe.
« Il s’agit d’un axe de recherche fondamental, mais qui pourrait s’appliquer à un grand nombre de domaines», entrevoit le dirigeant. Un salarié de Naver Labs sera détaché en vue d’assurer la direction de cette chaire, tandis que du personnel sera embauché pour y travailler. « Cette chaire représente pour nous un investissement annuel de 200 000 euros par année », mesure Michel Gastaldo.
Trois chaires seront également co-conduites avec des partenaires académiques étrangers, que sont les universités américaines de Stanford et de Georgia Tech ainsi que l’Université Libre de Bruxelles. Avec, un fonctionnement qui visera à établir « des accords au cas par cas » pour les industriels qui y participeront, « et qui pourront par exemple prévoir un droit de regard ou des accords de propriété intellectuelle sur les travaux »,glisse Eric Gaussier.
ST Micro entend se rapprocher des usagers de ses technologies
« En tant que fournisseur, nous nous trouvons habituellement assez éloignés des usages, reconnaît Thierry Fensch, directeur de l’innovation pour le site STMicroelectronics de Grenoble. Cet institut multidisciplinaire va permettre de nous en approcher, et de rencontrer des utilisateurs dans la santé ou l’environnement afin de mieux dimensionner nos produits et nos architectures, mais aussi de nous aider à former nos employés en fonction des dernières évolutions sur les algorithmes.»
Des programmes de doctorats pourront être mis en place entre ST et d’autres laboratoires partenaires, tandis que le groupe proposera une mise à disposition de moyens matériels aux chercheurs. « Nous sommes en contact avec trois chaires, dont l’une autour de l’intelligence artificielle embarquée et des architectures hardwares, ainsi qu’une chaire deep care sur le médical », ajoute Thierry Fensch.
Atos prépare son futur centre de R&D dédiée à l’IA à Echirolles
Du côté d’Atos, l’implication dans MIAI intervient alors que le groupe ambitionne de créer, d’ici deux ans, un nouveau centre de R&D dédié à l’IA en vue de rassembler les compétences sur son site d’Echirolles. « La participation à MIAI nous permettra de développer des collaborations avec les acteurs locaux, car l’IA demeure le principal domaine de recherche à l’échelle du groupe », précise Jacques Martin, chargé des opérations chez Atos Worldgrid.
Le groupe a ciblé six chaires avec lesquelles il espère travailler, pour étudier des domaines comme la cybersécurité et l’énergie, qui constituent les deux piliers de sa stratégie. D’autres purs players du numérique, tels Google ou Facebook, doivent participer à MIAI, mais leurs ambitions n’ont pas encore été dévoilées.
par :Marie Lyan source:http://industrie-techno.com/article/
+ There are no comments
Add yours