Le groupe Nissan va installer sa première usine en Algerie dans le cadre d’une coentreprise avec un partenaire local. Les capacités du site devraient atteindre 63 500 unités à horizon 2022.

Nissan s’installe en Algerie. Le constructeur japonais a annoncé mercredi 13 février l’implantation d’une usine dans le pays, dans le cadre d’une coentreprise avec un partenaire local, le groupe Hasnaoui. 160 millions de dollars, environ 140 millions d’euros, doivent être investis par les deux groupes, sans précision du montant engagé par chacun, pour développer ce nouveau site. Son implantation géographique reste encore à déterminer, tout comme sa création ex-nihilo ou non. Selon une information de Tout Sur l’Algérie, la commune de Tafraoui non loin d’Oran pourrait être privilégiée.
Dans tous les cas, l’usine devrait être en mesure de produire les premiers véhicules à partir de la première moitié de 2020. “Notre objectif est de monter progressivement en cadence pour atteindre la capacité annuelle autorisée par le gouvernement algérien de 63 500 véhicules au sein du site”, détaille Peyman Kargar, président de Nissan pour la région Afrique, Moyen-Orient et Inde, auprès de L’Usine Nouvelle. “Cette capacité de production devrait être atteinte à la fin de notre plan de moyen-terme, à horizon 2021-2022”.
Une montée en cadence qui devrait générer environ 1 800 emplois dans l’usine Nissan, met en avant le responsable. En parallèle, “3 000 emplois indirects” devraient naître chez les fournisseurs qui s’installeront à proximité de l’usine. C’est que la création d’un écosystème automobile est fortement poussée par le gouvernement local. “Nous devrions atteindre un taux de localisation de 15%, tel que fixé par l’Etat algérien à partir de la troisième année de fonctionnement du site, et 40% ou plus dès la cinquième année”, souligne Peyman Kargar.
Base à l’export
De quoi permettre aussi bien à des fournisseurs algériens de s’implanter seuls à proximité de l’usine, ou dans le cadre de coentreprises avec des acteurs internationaux. Avec un fort potentiel de croissance puisqu’au-delà de la fourniture du marché local, Nissan voit déjà dans son usine algérienne une future base à l’export. “Notre objectif est clairement d’avoir la possibilité d’exporter à partie de l’Algerie, aussi bien des véhicules que des pièces”, insiste Peyman Kargar, sans donner plus de précisions sur les objectifs de production destinés à l’export.
“Si nos fournisseurs locaux font partie des meilleurs sur le plan des délais, de qualité et du niveau de compétitivité, ils feront partie de notre panel mondial et pourront être consultés pour la fourniture de pièces à travers le monde”, ajoute le président de la région Afrique, Moyen-Orient et Inde. Du côté des modèles produits en Algerie, Nissan reste pour l’heure évasif, mais insiste que les véhicules produits dans le pays seront récents et viseront à “couvrir la majorité des segments” demandés localement.
“Les segments B et C resteront la plus grosse partie du marché des véhicules particuliers dans les années à venir en Algerie, mais la diversification en cours est considérable. Du côté des véhicules professionnels, nous pensons que les utilitaires pick-ups et camionnettes, qui ne constituent aujourd’hui que 10% du marché, pourraient revenir à environ 20% dans le futur”, analyse Peyman Kargar. Avec cette implantation en Algerie, le constructeur japonais souhaite s’implanter plus fortement sur un marché où il avait subi la limitation des importations de véhicules décidée par le gouvernement algérien. Et ce, dans l’objectif de développer notamment la base industrielle locale.
Une région à fort potentiel pour Nissan
“L’Algerie fait partie de nos pays stratégiques dans la région Afrique. Ce sera le deuxième pays en termes de taille de marché après l’Afrique du Sud”, insiste Peyman Kargar. Dans la région Afrique Moyen-Orient et Inde, le responsable indique écouler plus de 300 000 véhicules avec une contribution “très positive aux résultats du groupe”. Et ce alors que Nissan a annoncé des objectifs annuels à la baisse en début de semaine.
Le fabricant d’automobiles prévoit de vendre 5,6 millions de véhicules dans le monde d’ici la fin de son exercice, contre un objectif supérieur à 5,9 millions. Un phénomène lié à des contre-performances en Chine, où Nissan a abaissé ses ventes à 1,5 million de voitures, contre 1,7 million initialement. Mais également aux résultats décevants observés aux États-Unis, où l’entreprise prévoit de vendre un peu plus de 1,4 million de voitures alors qu’elle en avait écoulé presque 100 000 de plus en 2017.
source: www.usinenouvelle.com/article par JULIE THOIN-BOUSQUIÉ
+ There are no comments
Add yours